Au nom de AL ILAH, le Clément, le Miséricordieux.
[1] Nûn.
Par la plume et par ce que les scribes mettent en lignes !
[2] Par la grâce de ton Seigneur, tu n’es point un possédé !
[3] En vérité, une récompense sans reproche t’est réservée
et tu es doué d’un caractère élevé.
[5] Bientôt tu verras et les négateurs, eux aussi, verront
lequel d’entre vous a perdu la raison,
car c’est ton Seigneur qui connaît le mieux
ceux qui s’égarent de Son chemin et ceux qui sont les bien-dirigés.
[8] N’obéis donc point aux négateurs
qui aimeraient bien que tu sois accommodant avec eux,
afin qu’ils le soient aussi avec toi.
[10] Et n’obéis à aucun jureur méprisable, détracteur médisant,
hostile à tout acte charitable, agressif, scélérat, perfide et bâtard de surcroît ;
qui, se sentant pourvu de richesses et d’enfants,
s’écrie quand il entend réciter Nos versets :
«Ce ne sont là que des fables qui remontent aux anciens !»
[16] À celui-là Nous ferons porter un jour
sur le museau la marque de l’avilissement.
[17] Nous avons éprouvé ces impies comme Nous avions éprouvé
les propriétaires du verger, quand ils jurèrent d’en cueillir les fruits de bon matin,
sans dire : «Si AL ILAH le veut.»
[19] Or, pendant leur sommeil, un fléau déchaîné par ton Seigneur vint frapper leur verger [20] qui se trouva le lendemain complètement détruit.
[21] Réveillés de bonne heure, les propriétaires s’interpellèrent :
[22] «Partez vite à votre plantation si vous voulez en cueillir les fruits !»
[23] Et ils se mirent en route, en se disant à voix basse :
«Ne laissez aujourd’hui aucun pauvre y entrer !»
Puis ils pressèrent le pas, décidés à ne rien donner aux pauvres,
convaincus que cela était en leur pouvoir.
[26] Mais, arrivés au verger, ils s’écrièrent :
«Nous nous sommes sûrement trompés de lieu !
[27] Ou plutôt nous sommes complètement ruinés !»
Le plus modéré d’entre eux leur dit alors :
«Ne vous avais-je pas conseillé de glorifier votre Seigneur?»
– «Que notre Seigneur soit exalté !
En vérité, nous étions injustes !», s’écrièrent-ils.
[30] Puis, se tournant les uns vers les autres, ils se mirent à se faire des reproches et à dire :
«Malheur à nous ! Nous avons agi avec démesure !
Puisse AL ILAH nous donner en échange quelque chose de meilleur que ce jardin !
C’est en Lui que nous mettons notre espoir !» Tel fut leur châtiment.
Mais plus dur encore est le châtiment de la vie future,
si seulement ils pouvaient le savoir !
[34] Ceux qui craignent leur Seigneur auront auprès de Lui les Jardins du délice.
[35] Eh quoi !
Traiterons-Nous ceux qui sont soumis à la volonté de AL ILAH
sur le même pied d’égalité que les criminels?
[36] D’où tirez-vous cet étrange jugement?
[37] Est-ce d’un livre dont vous auriez fait votre bréviaire,
[38] et dans lequel il serait dit
que vous obtiendriez tout ce que vous désirez?
[39] Ou bien auriez-vous obtenu de Nous un engagement valable
jusqu’au Jour dernier,
vous permettant de tout obtenir à votre gré?
[40] Demande-leur alors qui d’entre eux s’en porterait garant?
[41] Ou bien auraient-ils des associés? Eh bien, qu’ils les fassent venir, s’ils sont de bonne foi !
[42] Le jour où ils seront confrontés aux affres du Jugement dernier,
où ils seront conviés à se prosterner et qu’ils n’auront pas la force de le faire,
[43] ce jour-là, ils auront les yeux baissés et les traits du visage avilis,
car c’est en vain, jadis, qu’on les conviait à se prosterner
quand ils jouissaient encore de toutes leurs facultés.
[44] Laisse-Moi donc avec ceux qui traitent de mensonge ce discours.
Graduellement et à leur insu,
Nous allons les conduire à leur perte.
[45] Certes, Je leur accorderai un répit, mais Ma riposte sera implacable.
[46] Leur aurais-tu jamais réclamé, pour ta mission, un salaire qui aurait pu leur peser?
[47] Ou détiendraient-ils la clef du mystère dont ils s’inspireraient pour écrire?
[48] Soumets-toi avec patience à l’arrêt de ton Seigneur
et n’imite pas Jonas
qui, suffoquant dans le ventre de la baleine, appela AL ILAH à son secours, [49] et qui aurait été jeté, comme une épave, sur le rivage,
si la grâce du Seigneur ne s’était manifestée en sa faveur.
[50] Et c’est ainsi que AL ILAH porta Son choix sur lui et en fit un saint.
[51] Peu s’en faut que les négateurs ne te foudroient du regard
quand ils entendent réciter le Coran.
«C’est un vrai possédé !», disent-ils.
Or, ce Coran n’est qu’un rappel qui s’adresse
à tout l’Univers.